mardi 29 septembre 2009

1609 - L'année Galilée

L'histoire retiendra que le 25 octobre 1609 à Florence, Galilée observe les cratères de la Lune et les 4 satellites de Jupiter pour la première fois. Galilée sera un expérimentateur habile, soucieux de résultats tangibles et de reconnaissance. Il mènera une longue série d'observations et de découvertes provoquant une rupture dans notre vision de l'Univers (monde apparent et monde réel). Cette rupture facilitera l'émergence de la science et de la démarche scientifique moderne.

En 1609, Galilée est agé de 49 ans. Bien qu'enseignant l'astronomie, la mécanique appliquée et les mathématiques, Galilée ne peut encore être qualifié d'astronome. A cette date là, les connaissances en astronomie sont encore rudimentaires. Les lois de l'optique sont inconnues.

En juillet 1609, Galilée construit sa toute première lunette en s'inspirant d'une lunette hollandaise. Contrairement à la lunette hollandaise grossissant 2 fois, celle-ci ne déforme pas les objets et les grossit 6 fois. En effet, il réussit à obtenir une image droite grâce à l'utilisation d'une lentille divergente en oculaire. Cette invention marquera un tournant dans la vie de Galilée et de l'astronomie.

Le 25 août 1609, venant à peine de terminer sa deuxième lunette qui grossit 8 fois, il la présente au Sénat de Venise. La démonstration a lieu au sommet du Campanile de la place Saint-Marc. Les spectateurs sont enthousiasmés : sous leurs yeux, Murano, située à 2,5 km semble être à 300 m seulement et les navires qui s'approchent du port apparaissent deux heures plus tôt qu'à l'œil nu. A l'évidence, cette lunette offre un grand intérêt militaire. A ce moment Galilée ne songe pas à une utilisation en astronomie. Ce qui lui importe alors en priorité c'est les bénéfices qu'il peut en retirer et qui lui permettront de se libérer du poids des contraintes matérielles afin de poursuivre ses travaux sur cette nouvelle physique qu'il est en train d'élaborer.

Galilée offre son instrument et en lègue les droits à Leonardi Donati, Doge de la République de Venise, très intéressé par les applications militaires de l'objet. En récompense, Galilée est confirmé à vie à son poste de Padoue et ses gages sont doublés. Son traitement passe à 1000 florins par an, l'égal du célèbre professeur de philosophie de Padoue, Cremonini. Il se croit un instant libéré des difficultés financières. Cependant le contrat final stipule que cette rente n'interviendra qu'un an plus tard et que toute augmentation ultérieure est exclue. La déception est grande.

C'est alors que le grand duc de Toscane, Côsme II de Medicis, le contacte pour avoir un exemplaire de sa lunette. La Toscane est le pays natal de Galilée qui rêve de revenir à Florence. La perspective de retourner définitivement à Florence, avec des conditions de travail lui permettant de mener à bien ses recherches, le pousse à améliorer ce qui n'est encore qu'un simple tube permettant de rapprocher les objets lointains.

La troisième lunette que Galilée confectionne en ce mois d'octobre 1609 grossit 21 fois, soit 10 fois plus que la lunette hollandaise. Sans le savoir, Galilée va alors donner l'impulsion déterminante à l'astronomie d'observation. Le 25 octobre 1609, en dirigeant vers le ciel cette lunette aux contours mal délimités, il observe les cratères de la Lune ainsi que Jupiter et ses quatre satellites.

Soucieux de promouvoir son invention, Galilée nommera cette lunette perspicillum (étymologiquement voir à travers) dans son Sidereus Nuncius (Le Messager des étoiles, 1610). Galilée confére ainsi sérieux et respectabilité à sa lunette, affirme la rupture qualitative de son instrument d'avec son ancêtre hollandais et sa reconnaissance comme fondateur d'un nouvel instrument scientifique véritable. Sur proposition du prince Feredico Cesi, fondateur de l'Academia dei Lincei (Académie des Lynx), il nommera son innovation telescopium en 1611.

L'aventure du Galilée se terminera en 1633 devant le tribunal de l'inquisition.

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